Et l’écriture?

Peut être quand même qu’il faudrait que je rajoute à mes centres d’intérêt, l’écriture?
Entre ceux qui ont pu m’inciter à écrire, d’autres qui m’ont souvent corrigé, d’autres qui me lisent en apnée, d’autres qui ont été déstabilisés par une écriture trop « engagée » (émotion, franchise, colère) (:-) , d’autres qui n’en pensent pas moins, je reste semble-t-il toujours accroché à ce mode d’expression.
Si j’essaie de me souvenir, je me souviens très précisément de ce roman de Jules Vernes « Cinq semaines en ballon », étudié en 6 ou 5ème. Je m’étais mis en tête d’écrire moi aussi une histoire d’aventure à la minière de Jules Vernes, avec des chapitres, et tout et tout, en cachette. Essai fictionnel, sans lendemain. Il y avait bien eu l’écriture de poèmes en CM2 avec cet instituteur que j’adorais car il mettait en valeur et encourageait le travail d’écriture de chaque élève, ce qui fait que nous étions très nombreux à nous essayer à cet exercice et à le partager aux autres.
Ensuite, l’exercice de l’écriture, s’est résumé à une double fonction: pour l’école puis pour le travail d’une part  et d’autre part pour exprimer un point de vue ou des sentiments à une autre personne. (voire d’autres, depuis l’avènement du courriel et de sa fonction envoyer à plusieurs)
Quand je vois ma fille cadette engager sur toute une année une relation épistolaire très dense avec une amie, via le stylo, le papier, l’enveloppe et la boîte aux lettres jaune, à l’heure d’MSN et de Facebok qu’elle pratique assidument, je me dis qu’il y a des choses qui se transmettent (se perpétuent?) étonnamment au fil des générations.
Je parle bien du goût d’écrire, pas du talent d’écriture. Le premier me sert surtout à exprimer des choses que j’ai bien du mal à énoncer de manière calme et posée. Pourtant je n’étais pas « mauvais » à l’oral comme on disait dans les études….
Ecrire, ce n’est pas pas parler. Pour moi, prendre le risque de la « permanence » de la trace écrite, c’est à la fois une forme d’inconscience, d’impertinence, et aussi d’engagement.
Lire, ce n’est pas écouter. J’ai en tête un exemple particulièrement frappant. Michelle Delaunay  a un timbre de voix, voire parfois une manière de s’exprimer que je peux trouver « désagréables » à mes oreilles.
Mais quand je prends, de manière très irrégulière, le temps de parcourir son blog,
http://www.michele-delaunay.net, je suis complètement charmé, admirateur, par la forme, le style, le contenu, l’engagement, la diversité des propos et des sujets (rare pour un blog somme toute politique au départ), les liens faits  à sa vie personnelle ou professionnelle. C’est vous l’avez compris, la forme d’écriture dont je me sens le plus proche. Le talent, la concision et le style attendront:-)
Il m’est même parfois arrivé de me mettre à commenter sur ce blog, à tel point qu’une fois elle a « déporté » mon commentaire dans sa rubrique « L’invité du blog ». Si vous êtes adepte de la pratique de l’apnée, vous le retrouverez sans problème, c’est le plus long 🙂 et je n’y choisis pas un pseudo qui me rappelle un de mes films favoris mais mon prénom.
A propos de pseudo et d’apnée, je ne peux pas m’empêcher de raconter d’où vient ce terme d’apnée. un homme politique local qui avait eu le malheur de recevoir un « écrit » de ma part (deux pages pas plus 🙂 ), avait pris l’habitude de me gratifier devant d’autres, un amical « Bedou quand on reçoit un courrier de sa part, il faut se mettre en apnée »…. Quelques années plus tard, je lui faisait remarquer que j’avais lu avec attention les 66 pages de son (et son équipe) bilan « dix ans ensemble » qu’il avait envoyé en 3000 exemplaires, sans aucunement me mettre en apnée, il m’avait répondu avec un sourire en coin « Ah bon tu l’as lu? Mais tu es bien le seul! ». J’ai compris alors que certains écrivaient ou plutôt faisaient écrire pour surtout ne pas être lus, mais pour trôner comme un objet qu’on glisse dans une bibliothèque. J’ai effectivement, pour ma part, archivé cet ouvrage d’excellente facture (je parle du produit manufacturé (cartonné, papier glacé, collé, couturé)
J’ai aussi compris qu’il n’y avait pas que les chats qui retombaient toujours sur leurs pattes:-) La sortie de cet ouvrage avait semble-t-il provoqué des réactions mitigées voire hostiles…
Ensuite, j’ai pris donc la peine de me « cacher » sous un pseudo quand j’ai cherché à animer sur le net, une campagne locale bien ennuyeuse…
En effet, avoir le goût de la vérité, en politique, même à tout petit niveau, ça peut engendrer quelques « contrariétés »….
Donc ça peut paraître idiot comme constatation, mais je n’imaginais pas qu’on pouvait ressentir (et l’exprimer) du plaisir à écrire. Et manifestement, je devais le ressentir depuis longtemps.
Comme je profite de ces « exercices » pour faire un retour sur mon passé personnel, avant de clôturer cet article, je suis allé fouiller dans mon dossier scolaire. Les appréciations en français, et en philo étaient assez élogieuses, je ne m’en souvenais pas. Or une des choses dont je suis maintenant sûr, c’est que lorsqu’on fait (apprend) avec plaisir quelque chose, la « réussite » a plus de chances d’être au rendez-vous.

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Une réponse à Et l’écriture?

  1. dard dit :

    … lorsqu'on fait avec plaisir quelque chose… on a plus de chances d'être heureux.
    A 50 ans passés, ça vaut le coup d'envoyer un coup de pied dans le ballon de l'amertume, du "je traîne les pieds mais j'y vais quand-même".
    Libérez les vieux, libérez les vieux !!!

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